Une invitation de l’ESADHaR.

Histoires du théâtre d’ombres.

Un voyage aux pays des ombres à travers la collection privée de Jason Karaïndros.

Constituer une collection c’est comme créer une œuvre d’art : c’est l’œuvre d’une vie. Le contexte, le sens, l’espace, les matériaux, les qualités esthétiques et naturellement la joie de partager avec les autres, telles sont les raisons d’être de son existence.

La chance a voulu que je naisse juste à côté du théâtre d’ombres d’un des plus importants joueurs de Karagiozis de l’époque, G. Charidimos, à Athènes en Grèce. Comme un ensorcelé, j’allais voir et revoir ses représentations encore et encore, des centaines de fois. Le voyant sortir à la fin de ses représentations trempé de sueur, je sentais qu’en deux heures il venait de vivre 1000 vies. Peu à peu, et ce depuis mon enfance, j’ai pu constituer une très importante collection de théâtre d’ombres. Un art populaire et oral qui relie histoire, théâtre, improvisation, image, dessin, peinture, sculpture, son, etc. Un art multimédia dans le vrai sens du terme. Parallèlement aux fonds qui portent sur la partie grecque, depuis 30 ans j’enrichis la collection par des marionnettes d’ombres venant du monde entier, surtout de l’Asie. J’appellerais cela de la recherche continue dans la fantasmagorie, un organisme vivant qui ne cesse de grandir et au sein duquel je poursuis mes recherches. Collectionner des ombres est d’une certaine manière à la fois un paradoxe et une passion.

Artiste d’origine grecque, diplômé de l’Ecole des Beaux-arts de Paris, Jason Karaïndros enseigne à l’ESADHaR.